Nos conseils de lecture

Le dispositif est simple : une bourgade, quelques personnages aux vies assez banales, et la rumeur persistante d'une météorite qui devrait s'écraser pas loin, et provoquer un cataclysme. On est à des années-lumières des retournements de situation d'un comics, ou des psychologies taillées à la hache d'une série Netflix. Les Météores est une BD d'une grande profondeur, vraiment touchante. La venue de la météorite semble un enjeu assez secondaire dans la vie de nos personnages : la vendeuse Ikea, l'aide à domicile qui élève son fils comme elle peut, le jeune couple dont on perçoit déjà les fissures, le simple d'esprit qui sert de soleil froid et mutique à tous ces satellites...Finalement, c'est l'expérience de la solitude ordinaire, contemporaine, qui est déroulée, avec ce qu'il faut de pudeur, de mélancolie, et une empathie infinie pour les acteurs de cette tragédie minuscule que l'on découvre au fil des pages. Le dessin est délicat, d'une grande sensibilité, les couleurs sont à la fois nocturnes et douces, et le texte est d'une grande justesse. C'est du Carver, en BD !

Une pépite ! Sur une île bretonne, un promeneur un peu rêveur prend des notes, tout simplement, et l'on parcourt avec gourmandise cette déambulation poétique et mélancolique. Mais quelqu'un frappe à la porte... C'est le maire, et une partie des édiles du petit îlot. Est-ce vrai ce qu'on raconte à propos de l'écrivain ? Il fait des repérages pour le prochain James Bond, dont le tournage à venir aurait lieu sur l'île ? Ce petit roman d'une grande tendresse nous raconte avec facétie, autour d'un bon paquet de verres de vin), les aventures minuscules d'une petite île bretonne. Un moment de bonheur, vraiment !

A la fin du XIXème, l'entourage de Max Planck est formel : en matière de science physique, tout porte à croire que la recherche a fait grosso modo le tour du sujet... C'est sans compter cette génération extraordinaire de savants (vous voulez des noms ? Einstein, Curie, Heisenberg, Planck, Bohr, Schrödinger...) qui va commencer par soulever un peu la nappe, si j'ose dire. Puis, tout va suivre : la théorie quantique, la radioactivité, la relativité générale, la compréhension de l'atome, le nucléaire. Révolution trop immense pour ne venir que d'un seul génie, ce roman brosse le portrait de cette épopée savante franchement fascinante, qui va révolutionner en quelques décennies notre compréhension du monde. J'ai adoré lire ce livre brillant et savoureux, accessible et ambitieux à la fois.

Un roman réjouissant, drôle de bout en bout, saturé de personnages hauts en couleur, brillant. Oui, oui, tout ça à la fois. Dans une France légèrement imaginaire, une famille de médiocres garde les clés du pouvoir, depuis le palais présidentiel où règne une cour ridicule qu'on adorera mépriser sur quelques 500 pages. A l'extérieur, une clique de marginaux se mettent en tête de démanteler la tour Eiffel (pardon : la tour F), et comme ils ont encore le goût du symbole et de l'utopie, voilà qu'ils fixent leur projet le 1er mai... Attention, sur les réseaux, dans les consciences, il semblerait que, petit à petit, le mouvement prenne... Un livre truculent, drôle de bout en bout, qui donne envie de croire aux utopies ! Merveilleux !